Ombre et Lumière
OMBRE ET LUMIERE
Calmement et sans crainte la lumière apparaît,
Elle louvoie et entoure les grands cryptomerias
Les nettoie et disperse leur fin manteau de brume
Comme d’un souffle on assèche les pleurs d'un enfant.
Elle repousse l'ombre qui ouvre sa tenaille
Se battant sans espoir pour conserver son bien
Emprise à chaque instant encore plus illusoire
Car la lumière avance et trace son chemin.
L'ombre alors se replie, à l'arrière des rochers,
Dans le creux des ravines
Là ou l‘herbe décline.
Tout en connaissant bien sa fin inexorable
La noirceur s'accroche à tout ce qui la tient :
Un pan de mur ici, un morceau de forêt,
Un repli de chemin, puis enfin lâche tout, consciente de sa fin.
La lumière tout entière éclaire alors l'espace
Plus rien dans le décor ne peut dissimuler
Sa force qui rayonne et toute sa beauté
Illuminant la vie désormais exaltée.
Toute ombre, toute noirceur ne peuvent prendre une place
Qu'avec la lumière qui les a dévoilés,
Comme chaque chose, chaque idée, qui ne doivent d'exister
Que par leur contraire,
Leur adversité.
Il en est donc ainsi de toute action mauvaise
Qui ne doit la valeur dont on l'a qualifié
Que par rapport au bien, puisque ainsi dénommé.
Mais si par hypothèse le mal n'existerait
Le bien n'aurait jamais pu seul s’étalonner.
La lumière est dans l'ombre,
L’ombre dans la lumière,
Inséparables afin de pouvoir entre-eux se révéler,
Comme le bien et le mal étroitement mêlés
Dont seule l'absence de l'un fait apparaître l'autre.
Poème de Roger "voidoree"